La Croix-bleue
Louis-Lucien Rochat (1849-1917), pasteur, fonde le 21 septembre 1877 à Genève la Croix-Bleue en vue de venir en aide aux personnes en difficulté dans leur relation à l’alcool et à leur famille. A cette époque, le vin, autrefois moins dangereux que l’eau polluée du lac et des citernes, est encore perçu comme un aliment et un fortifiant. Les conseils de modération ne concernent que les boissons distillées. Il est très mal vu et pratiquement impossible de ne pas consommer d’alcool au café ou au restaurant. « Le café est le salon de l’ouvrier » et il faut lui en « offrir tous les avantages sans les inconvénients » préconise Louis-Lucien Rochat. Il envisage ainsi l’établissement de lieux agréables qui ne servent pas d’alcool, neutres du point de vue politique et religieux, permettant de se restaurer à un prix abordable. Il en existe une dizaine en 1882.
Le Coin du Feu
Ce restaurant populaire actif pendant les hivers 1917 et 1918, sans alcool, créé à l’initiative de la Ligue des femmes suisses contre l’alcoolisme propose deux fois par jour de la soupe, du chocolat, du thé et du café dans le quartier de Saint-Gervais.
La Société Coopérative Anti-alcoolique d’Alimentation
Elle est créée le 11 juin 1919 à la suite de discussions suscitées par les responsables d’une société laïque d’abstinence Le Croissant avec quelques dames du Coin du Feu. Un comité se constitue qui fonde la société d’utilité publique qui fonctionne selon le principe coopératif. Le conseil d’administration dépose le 5 mai 1920 une requête en autorisation de commerce pour ouvrir à la Madeleine un premier restaurant sans alcool.
Cette requête est acceptée le 16 août et la Taverne inaugurée le 1er novembre 1920.